En si on courait?

Cela fait maintenant plus d’un mois que je me suis mise à… la course à pied !

N’est ce pas exceptionnel ? Enfin de ma part, moi qui il y a deux ans ne pratiquait aucuns sport, et pendant un an ne jurais que par le sport en salle : Biking, CAF, Bodysculpt, Zumba, Stretching et Pilates… J’ai fait ma période avec les copines ! Mais quand on commence à moins venir on fini par... ne plus venir!

Du coup je ne faisais pratiquement plus de sport. Et la course à pied me paraissait une horreur ! Sans doute parce qu’on m’en disait trop de bienfaits et que je ne voulais pas y croire ou plutôt que je faisais ma tête de mule ! Pour changer ! Je suis butée quand je m’y mets !
....


Pourtant quelque part j’enviais un peu ma meilleure amie et mon chéri qui allaient faire la Sainté-Lyon ensemble… Mais sans que cela me pousse à courir ! Faut pas non plus déconner ! Même si l’ambiance d’un trail m’attirait vraiment j’avais beaucoup de mal à enfiler des chaussures de running et partir courir ! J’ai essayé sur un tapis pendant quelques séances et ça me convenais mais 10 min + 10 min m’épuisait totalement, j’avais l’impression d’avoir les jambes lourdes et de ramer ! Quand à aller dehors avec de telles chaussures… encore moins ! Vraiment ! Marcher avec ce genre de pompes ça va encore, les plus déglinguées possibles par ailleurs… les neuves je me suis empressée de les revendre : trop raides, trop lourde, trop amorties…  payées 110 et vendues 25 utilisée 5 ou 6 fois en salle… j’avais hâte de m’en défaire faut croire !

Bref ce n’était pas fait pour moi, ho ça non !

Un jour de septembre, alors que je bullais à la maison, je suis tombée sur un reportage sur Arte… et là ce fut plus ou moins une révélation ! Dans ce reportage il était question de quelque chose que l’on pratique étant enfant, et que dans certains pays du monde on pratique encore étant adulte… par obligation certes mais pas seulement. Il s’agit de la course à pied nu ! Ou pour ceux qui sont plus frileux : la course minimaliste / barefoot !

Ce reportage montrait les bienfaits de la redécouverte de la course pied nu, que l’on va pratiquer naturellement étant enfant, puis que l’on va oublier dans des chaussures de plus en plus protectrices et rigides… Même pour courir, combien de fois a t-on entendu qu’il fallait plus d’amorti, etc. En fait on s’éloignait de plus en plus de la course naturelle, de ce pourquoi nos pieds et notre corps est fait !

Pour compléter cette information, le livre « Born to Run » de C. MCDougall montre que si notre espèce est celle qui à survécut jusqu'à aujourd’hui c’est parce que nous avons eu un jour cette faculté de courir sur de longues distances, pied nu, et que notre corps est fait pour courir… contrairement à l’homo erectus, mais ça c’est une autre histoire. Pour faire court ceux-ci chassaient les gros gibiers par une technique de chasse en tendant des embuscades aux troupeaux puis se battaient plus ou moins avec eux pour les tuer, les homo sapiens eux ne savaient pas faire et surtout étaient trop frêles pour ça… donc ils ont développé une autre technique : courir après les petit gibiers jusqu'à épuisement de ceux-ci (cette chasse se pratique encore en Afrique)… le jour ou les gros gibiers ont fini par disparaitre de la planète les homo erectus ont disparut aussi… pas les homos sapiens.

Bref nous avons des pieds petits, des coussinets dessous pour amortir, un tendon d’Achille pour la mobilité, les doigts de pieds pour la propulsion, une musculature et ossature complexe, et une peau glabre… qui permet la régulation de température corporelle par la transpiration. Un corps conçu pour courir mais que nous enfermons dans des bureaux, des chaussures rigides ou avec des talons, et que nous engraissons (sucre, graisses saturées et j'en passe...)… 

En fait nous nous éloignons totalement de nos capacités physiques. Non pas qu’il faille revenir à la chasse a l’épuisement et les cavernes ! Non ! D’ailleurs le développement de notre cerveaux va avec ce développement de notre corps tout entier, et nous devons juste apprendre à ne négliger aucun aspect de notre corps… serieux dame nature à fait un bijou de technologie là ! Donc utiliser notre esprit et notre corps. Simple, enfin cela le serait si notre corps (et notre esprit) n’avait pas cette tendance à la flemmardise et au moindre effort !(qui n'a pas lutté entre l'envie de se poser devant un bouquin ou la tv avec un paquet de gâteau ou du chocolat???)

Pour en revenir à ma révélation, celle-ci ne s’est pas faite d’un coup après avoir vu ce reportage, mais il est clair que courir pied nu ou du moins avec des chaussures « gloves » (gants) minimalistes, les plus souple possible, les plus légères, les moins encombrantes… sur les chemins, dans la nature ou non, mais surtout librement… ouha ! Oui c’est ça le maitre mot de cette histoire : Liberté !!! Mince mais ça m’a frappé comme un rayon de soleil en plein été, ou un lampadaire qu’on n’aurait pas vu (au choix) !

Pour la première fois de ma vie je me suis dit, « et si je courais ? » Dès cet instant je me suis précipité sur internet, et pendant plusieurs jours j’ai cherché tout un tas d’informations sur le barefooting… du pied nu aux chaussures minimalistes, de la transition à l’entrainement puis à la compétition, du bitume au trail etc. J’ai mis un petit moment puis j’ai commandé une première paire de chaussure minimaliste, les Merell Barefoot Run Pace Gloves Wide Width.D'ailleurs sans vouloir leur faire trop de pub, ils ont un site super avec des vidéos et des explication sur le barefooting... sympa!

Tout ceci se passe bien avant la fameuse Sainté-Lyon qui à lieu en décembre. Donc j’ai reçu mes minimalistes, mais je ne le ai pas chaussées tout de suite, je n’étais pas encore prête a courir avec donc je les ai utilisée en novembre pour la première fois, dans une rando dans le puy de dôme. Autant dire tout de suite à la maison on m’a regardé comme une dingue ! Les hommes de la maison courent depuis des années et est l'un fait déja des trails depuis longtemps! Bref ! On m’a prise pour une dingue ! Ça c’est fait !

Et quand j’ai sorti mes Merrel pour la rando, dans des conditions relativement bonnes : chemins faciles de montagne, rien d’exceptionnel, bref on m’a taxé de folle parce que j’allais me faire mal, qu’il fallait des grosses chaussures de montagne rigides (j’en ai de très bonne Merell aussi)… bref ! Mais je suis têtue, et pour une fois je n’ai pas eu tort ! Ce fut une super sortie, les chaussures : nickel ! Le lendemain j’ai réitéré et même tapé un petit footing en descente d’un chemin… au top ! Totale liberté, souplesse, sensations… ce que je cherchais en fait depuis le début, sans le savoir… bon le top serait quand même pied nu mais je suis douillette pour cela et surtout en novembre… il fait froid !!!

Bref pendant un moment on m’a quand même pris pour une illuminée, avec une nouvelle lubie (certes peut-être en ce qui concerne la course, mais pas le minimalisme… j'échangerais pas mes chaussures Merell contre des avec amorti! ça non!) ! Bref, la Sainté-Lyon à eu lieu, et mes chaussures sont restée bien au chaud pendant encore 3 semaines avant de faire leur première sortie sur le bitume… pour courir cette fois !

Et oui non seulement je suis têtue, mais j'ai tendance à sous estimer totalement mes capacités... en gros je me sentais pas capable de courir tout simplement ! Et ma première sortie devait s’effectuer seule ! Avec musique et bonnet ! Ce fut laborieux ! Beaucoup de pauses, de marche entrecoupée de petites sections courues…

Je ne me suis pas posée la question de la transition vu que je ne cours pas habituellement, donc j’ai foncé tête baissé dans le barefooting ! Mauvaise idée dans le sens ou je n’ai ni souffle ni foulée ! Donc grande enjambées à moitié sur le talon, essoufflement etc. Et ce pendant une bonne grosse demi-heure ! J’allais rentrer, blasée mais pas étonnée de mes piètres performances quand je me suis dis, « Bof après tout vu que je suis nulle, autant y aller mollo, tranquillos, petits pas, et souffle a gogo… » Et bien le miracle ! J’ai compris que je voulais en faire trop en courant à fond ou je ne sais comment ! En y allant à l’économie j’ai pu reprendre mon souffle, et parcourir un petit tour de quartier sans marcher !!! Un exploit vu le fiasco précèdent !

La sortie suivante fut un vrai miracle ! Enfin je trouve ! Je n’ai pas marché une seule fois, j’ai parcouru 8 km avec un petit dénivelé… le tout en une heure ! Magnifique ! Miraculeux ! Je peux le faire !!!

Pour une vraie première sortie c’est plutôt pas mal ! Autant dire ça encourage ! Et puis je n’étais pas essoufflée, pas trop de courbatures, merci le sport en salle quand même pour m’avoir donné une condition physique plutôt correcte ! Et autant dire, quand tu rentre d’un footing tu es radieux ! Merci les endorphines !

Bon la suivante ne fut pas tip top, j’étais cuite de ma semaine, la suivante fut nickel, la 4^e moyenne, la 5^e je suis montée dans un petit village pas très loin de chez moi (chemin) ! Rude, j’en ai chié ! Mais terriblement bon ! En tout j’ai fait 12 bornes en 1h45… soit un peu plus de 6kmh… correcte sachant que le dénivelé était pas mal pour une débutante totale !!! Bon j’ai eu des courbatures ! Dingue de faire 1h45 ! Mais ça me donne une idée de ce que je peux faire en repoussant mes limites !

La sortie suivante fut dure, en gros un coup sur 2 je galère ! Sans compter la fatigue, et la flemmardise ! Le pire fléau !!!

La sortie suivante, moi qui étais habituée à courir en musique, j’ai voulu y aller avec mon homme. La première fois avec lui j’ai couru avec de la musique, mais pas cette fois... On est monté au village ensemble, et même s’il s’est mis à mon rythme il était plus soutenu que moi et je n’ai pas pu ralentir ou me reposer dans la côte, donc j’ai suivit… et j’ai réussi ! Même mieux, non seulement pas de pause, une pointe a plus de 12kmh, 8km en une heure en tout, en côte… et en parlant ! Enfin au début difficilement puisque j’écoutais de la musique, puis après on a comme a discuter, j’en chiais, puis c’est devenu plus fluide… je ne faisais plus attention au terrain a coté de moi (sauf les côtes), on discutait… et on courrait assez vite… sans s’essouffler !

Bilan : Je peux courir pendant une heure/une heure trente, entre 8 et 10km, je peux le faire et avec ou sans quelqu’un… même en parlant, et ce pas seulement sur du plat ! Bon ben ça ce n’est pas si mal pour un début !!! Et surtout pour moi qui dédaignait la course à pied !

Le seul fléau comme je l’ai dit… c’est la flemmardise ! Faut le bouger ce petit corps sinon lui il préfère la tv et les gâteaux !