L’infernale 2014
- Samedi 14 juin… il est 8h, le
réveil tente de me faire lever depuis déjà une demi-heure mais je rame un peu…
la veille au soir, petit barbecue, rosé, clopes… bref un vrai repas de
sportif ! Et le trac déjà qui commence à montrer le bout de son nez…
l’estomac se noue et le petit dej est dur à avaler.
Allez on se motive ce matin on part
pour Servant dans le Puy de Dôme. Objectif : L’Infernale* ! Une course
pédestre d’environ 13 km à travers la campagne auvergnate, parsemée d’obstacles
avec au choix pour le menu : boue, purin, bottes de paille, feu, arc
électriques, tuyaux, palissades… etc.
9h, petit café pour la route chez
Nell, on attend le staff technique qui arrive… Lu, Jérem et bien sûr notre
super chauffeur qui est là ! La pression monte un peu, on est déjà toute
les 2 en tenue de sportives… avec de jolies couleurs, rouge pour Nell, orange
pour moi… si ! si ! Ça a beaucoup d’importance vu que le soir, ce ne
sera plus que de vagues souvenirs enfouis sous une couche de boue/purin…
9h15 Top départ, en voiture tout
le monde, direction Servant ! Je pense que tout le long du trajet, et même
jusqu'à 2sec du top départ de la course nous nous sommes dit : « mais
qu’est ce que je fous la ??? » !
- Après 2 heures de route, nous voila arrivés sur le site… enfin après avoir traversé la campagne auvergnate et ses petites routes complètement paumées… Premier aperçu sur les quelques obstacles à portée de vue… le parking étant situé juste à coté d’une partie du parcours… notamment juste à coté de la fosse à purin ! Accueil sympathique, ça nous met direct dans l’ambiance.
Aller récupération des transpondeurs à l’accueil… près de 2 200 coureurs devaient prendre le
départ, donc je ne vous dis pas la foule !
En nous dirigeant sur les
chapiteaux nous avons croisé un ami à Nell, participant aussi à la course, un
peu fada lui aussi… nous ne le savions
pas encore mais il finira en 189ème position sur 1879
« finisher »… mettant 1h30… contre 3h pour nous ! Dire qu’il
osait nous dire qu’il n’était pas sportif, et qu’il allait ramer ! La
bonne blague !!!
Les transpondeurs récupérés nous
avons décidé de manger rapidement, histoire d’éviter une course interne dans
nos estomacs, à savoir quel aliment allait arriver le premier à se faire une
remontée d’œsophage… beurk !
Bien entendu ce fut le parfait
repas du sportif !! Burger ou saucisse, accompagné de frite… non pardon
d’huile aux frites, de fromage bien gras, de sauce mayonnaise / ketchup au cas
où on manque de graisse pour la course, et… d’un fruit ! Quand à la
buvette... déjà les bières coulaient à flot ! En parlant de fruit pour le
dessert… mieux vaut ne pas chercher à savoir ce que peux faire un
« sportif » avec 2 pommes et une banane…
- Le repas avalé, la pression
toujours présente… et une forte envie de prendre mes jambes à mon cou, nous
avons fait un petit détour pour nous préparer… gants, crème solaire, etc.
Histoire de repasser devant les obstacles près des parkings… et du plan du
parcours aussi… tiens… une mare… enfin un mini étang… et le parcours qui va
dedans et non pas autour… ha bon ?
Au retour vers les chapiteaux
nous avons observé les particpants se préparer aussi, des gladiateurs par- ci,
des gaulois par -là, des mecs en jupe, des équipes toutes aussi loufoques les
unes que les autres… et… des scotchs au pied ? Tiens ?
Sage précaution en effet que de
se scotcher les pompes avant le départ, certaines ont été perdues les années
précédentes et jamais retrouvées au fond des mares de boue… Bon moi je suis
têtue, je n’en mets pas, mais bon, je ne suis pas un exemple de sagesse !
Avant la course... |
Bref, tout ces petits
« détails » évacués nous avons fait un dernier adieu à notre staff
technique, pris une ultime photo de nous deux encore propres et entières et
nous avons rejoint la ligne de départ, au milieu des prêtres en robe de bure,
des personnages en collants rose et vert fluo, des super héros, etc. C’est là
que l’attente à commencé… en plein cagnard… les oiseaux survolant le paysage
désertique, avec la petite musique type Far-West et… Ah ! non pardon, le
soleil m’a tapé sur la courge je crois ! Bon les oiseaux c’était juste un
hélicoptère caméra, la musique un truc pourri, et le paysage désertique… des
champs auvergnats… tout de suite à la casse le mythe !
Ceci dit, l’endroit s’est avéré
dangereux, des mottes de terres surgies de nulle part tentaient de nous
assommer, histoire de réduire la liste des participants sans doute… par
ailleurs Abraracoursix arrivé en chef gaulois qu’il était, sur son bouclier porté
par ses fidèles compagnons a été la cible privilégiée de ces jets
intempestifs !
- Après une longue attente, une
pression « infernale », El diablo est arrivé par la voie des airs, et
nous avons pu commencer l’échauffement… version Ener’Gym… Imaginez une bande de
super héros, de gaulois, gladiateurs, et autres joyeux lurons colorés effectuer
en cadence squats, talons fesses et autres exercices d’échauffement…
heureusement le ridicule ne tue pas ! Soudain…. Alors que nous venions à
peine de finir cet échauffement rapide, le top départ à été donné… et une bande
de frapadingues s’est ruée sur nous… Ah ! merde nous étions dans le
mauvais sens !! Aiiie !
Après s’être fait piétiner, tirer
par les bras, les vêtements etc, nous avons réussi à nous extiper de cette
masse et courir à notre tour dans le bon sens de la course… en côte… histoire
de bien commencer !
Déjà au détour de la première
côte se profilaient les premiers obstacles... de la mousse au sol, relativement
bien esquivée de notre part, puis une barrière de feu... franchie tout en souplesse
par Nell ! Puis le premier trou boueux… nous encore toutes propres, posions
avec précaution nos pied sur des mottes d’herbes histoire de ne pas trop se
salir… si on avait su qu’à la fin on finirait couvertes de boue de la tête aux
pieds on n’aurait pas tant fait de chichi !
Faut aussi préciser que non
seulement nous nous sommes faites piétiner pendant le départ, mais aussi dans
ce premier trou de boue… les gens, en particulier des mecs, ne se gênaient pas
pour se servir d’accoudoir sur nos épaules, ou marcher sur nos pieds pour moins
s’enfoncer dans la boue… c’est sûr, la galanterie c’est un concept
obsolète !! L’un d’eux a même pris mon mollet pour une racine confortable…
ce faisant j’ai perdu quelques centimètres de plus… m’enfonçant, et luttant pour
sauver ma chaussure des méandres boueuses…
Nous n’avions pas fait 500m que….
Ah ! Tiens une buvette !! Celle normalement réservée aux
« spectateurs » mais qui a été vite prise d’assaut par notre horde de
frapadingues ! J’ai même entendu quelqu’un commander une bière… tendant
l’oreille dans un espoir… je me suis vite rendue compte qu’il n’y avait que de
l’eau… tant pis ce sera pour dans 12.5km !
- De la boue, de la boue et.... du purin !
Et nous voilà reparties, trottant
d’un bon pas vers la suite des événements… encore toute propre, ou presque… de
longues chaussettes marrons au pied. Très vite nous nous sommes retrouvées face
au casse patte annoncé : un dédale de virages en épingle… à la
verticale ! Bien ! bien, bien…. Intense réflexion, courage (ben quoi
on est des warrior) et une bonne dose de… stratégie : on va prendre le
raccourci, laissons donc les mecs s’essouffler dans la côte, nous on garde des
forces pour le reste de la course… raccourci déjà bien fréquenté… déjà les
premiers bouchons et les coureurs du dimanche qui marchent déjà… ben ça
promet !
C’est toutes fringantes et en
pleine forme que nous avons abordé les bains de boue suivants, et les premières
palissades… aller hop, une, deux et trois… ha ! non pas trois, celle-ci,
sous l’ardeur des participants est devenue inutilisable ! Et voila que ça
bouchonne encore… je me tourne vers Nell pour papoter (comme toujours) et me
rends compte qu’elle est bien encadrée : deux nonnes avec une coiffe en
cornette… et barbues, qui nous sourient… ben je peux vous dire que ça fait un
drôle d’effet !
Le périple se poursuit, alternant
périodes de courses sur un terrain peu dénivelé, et obstacles : boue,
palissades, boue, rondis, boue etc. A chaque passages dans la boue, les
participants encore frais, s’adonnent au lancer de boue… de préférence à l’aveugle
pour éviter les représailles. J’avoue que je m’y mets aussi… ce qui me vaut un
énorme pâté sur la tête ! Pâté que je garderai sans le savoir jusqu’au
retour à Montbrison ! Beurk !
Nous avons aussi droit à nos
premiers barbelés, ou nous nous rendons vite compte qu’il est avantageux d’être
petites et minces… c’est à quatre patte, le cul en l’air que nous franchissons
sans encombre des obstacles ! Au grand dam des mecs qui rament à côté de
nous. Et oui les muscles ce n’est pas toujours un atout…
Il y a un truc qui nous motive
par-dessus tout avec Nell, c’est de voir que non seulement nous ne sommes pas
les dernières (pour une fois) mais on double aussi d’autres coureurs… mecs
compris ! Quel délice cette sensation… Red Bull donne des aiiiiiles !
Et la perspective d’une bière bien fraiche à l’arrivée aussi ! LOL
C’est couvertes de boue séchée,
et après un 2e ravito, que nous sommes arrivées à la
« mare »… un étang de taille moyenne, longé par un camping sur l’un
de ses coté. Première épreuve : un toboggan géant constitué d’une bâche
rouge et d’une aire d’arrivée boueuse… bref un casse dos garanti, suivi d’une
remontée abrupte… vous n’ allez jamais
me croire, mais on a choisi le raccourci
pour éviter la bâche et remonter directement la pente… comme quoi, des fois !
S’en est suivit un premier
passage dans la flotte, bizarrement d’une température pas désagréable, même au
contraire, c’était plutôt sympa, ce passage dans l’eau après la transpirée de
la course et la boue séchée… un deuxième passage dans l’eau nous a permis de
nager carrément pendant une petite dizaine de minutes… chaussures au pied, toutes
habillées… Au bout de l’étang : un promontoire pour sauter… hop !
esquivé !!
Et nous voilà reparties en
direction de la fin de la course, un dédale de zig- zag à travers les champs et
le parking… ravito, boue, palissades, tuyaux, feux, etc. Bon ok, on a esquivé
quelques trucs, genre les tuyaux trop serrés (claustrophobes), la paille en feu
et la laine de roche... histoire de ne pas crever tout de suite, et les portiques
hyper haut… faut pas non plus déconner ! Quitte à me prendre un seau d’eau
boueuse par la tête, j’assume mes esquives ! Et puis entre filles on reste
solidaires, soit on les fait pas, soit… l’une des deux se sacrifie… moi les
tuyaux de pneu casse dos, Nell l’échelle au dessus de la marre de sable
mouvant. Ben oui, selon nos « compétences » respectives… elle des
bras de Dédé le camionneur, moi des fesses rembourrées !
Cette course a aussi été
l’occasion de bien se marrer avec les participants rencontrés, croisés, doublés,
ou avec qui on a partagé nos galères… fous rire garantis, vannes aussi !
On a aussi testé la solidarité des coureurs, hommes et femmes, mais hommes en
particulier, se battant presque pour nous « pousser » les fesses pour
franchir les obstacles en hauteur, nous rattrapant dans leur bras en bas…
toujours solidaires les mecs ! (à par ceux qui nous ont piétinées au
départ… m’enfin ceux là ils sont arrivés depuis au moins 2h déjà !)
Autre petite chose à remarquer
aussi, de nombreux ravitos, de l’eau et des « savanes », et une
trainée de verre écrasés sur 50m à la suite de chacun… faut croire que certains
sont à 10secondes près !
Au cours de notre parcours nous
avons aussi croisé la fameuse fosse à purin, les salauds ils auraient pu la
mettre AVANT l’étang, et pas à la fin de la course ! Bon pour préciser, un
enchevêtrement de poutre toutes aussi fines les unes que les autres
permettaient de franchir la fosse sans se salir mais… voyant l’état glissant de
celles-ci, et les applaudissements lointains entendu à chaque atterrissage dans
le liquide odorant et chaud, nous avons opté pour une solution radicale :
la chaussette de purin ! Simple,
rapide, efficace et élégant !
Tiens en parlant d’élégance, une
petite anecdote aussi, survenue lors de l’ascension d’un monticule de
palissade : arrivée en haut, terrifiée par la hauteur, et les mecs qui
s’amusaient à faire bouger l’ensemble, j’ai lâché : « Ben moi quand
j’ai peur, je pète ! »…. En l’espace de quelques secondes un cercle
de 2m de diamètre s’est créé autour de moi. A croire que les mecs rigolent
quand ils lâchent des caisses, mais sont horrifiés à l’idée qu’on puisse faire
de même !
Parmi les épreuves notoires,
hormis se balader avec un rondin de bois, passer dans des tuyaux, esquiver des
trucs de fous, marcher sur des voitures, boire dans les verres usagés des
autres coureurs au ravito… une s’est avérée piégeuse. En effet arrivées à un
endroit ou 2 chemins s’offraient à nous avec des bandes de corde blanches et
plates, pendant en arc comme des lianes… d’un coté certains passaient debout,
évitant les cordes, de l’autre en rampant… 2 solutions pour passer l’épreuve
donc. Nell confiante, s’y risqua la première, debout ! Mauvaise idée, les
corde étaient en réalité des fils électriques… résultat c’est en rampant au
sol que nous avons franchi l’obstacle, et tant pis pour la boue et les
égratignures ! Et cette fois pas moyen de laisser dépasser son cul, on
serre les fesses et on rase le sol !
- L'arrivée:
Enfin la ligne d’arrivée, dans
500m et quelques épreuves encore, dont un passage dans une mare d’eau boueuse
avec des planches à 10cm au dessus… autant dire que si les cheveux avaient
survécu à la boue jusqu’ici (hormis le fameux pâté)… ben là plus de
jaloux ! Et hop ! au passage un petit échantillon gustatif de ce
liquide brunâtre… mmh ! Et ça croque sous la dent en plus ! Enfin
dernier virage, et la ligne d’arrivée, deux trois trucs à franchir, une lance à
incendie à éviter et c’est fini !!! Petit gâteau, chocolat chaud… et on
file récupérer nos tee-shirt de finisher ! (Ratant au passage les bacs
d’eau prévu pour se débarrasser de la boue… les boulets !)
On l’a fait !!! Dur, mais
franchement je me suis rarement autant fait plaisir sur une course !! A
refaire sans modération !
Après... |
Pour la petite histoire de
l’après course, nous avons donc retrouvé notre assistance… accoudée au bar, une
mousse à la main, cramée pour certains, boueux pour d’autres (hé oui pas de
jaloux)… et ceux qui avaient eu le malheur d’être encore propre ont eu droit à
leur petit câlin de l’arrivée of course ! Nous avons bien tenté un passage
aux douches, mais à 10° non merci ! C’est à la bouteille de volvic que
nous avons décrassé nos corps fourbus, afin d’enfiler des vêtements secs.
(Merci Jérèm et son idée de douche improvisée avec les bouchons de
bouteille) !
Bref pour conclure sur cette
journée infernale, une course de dingue, des fous rires, de la boue, de la
solidarité, une assistance de choc, une partenaire en or… heu ? en boue,
et une super organisation ! Et pour la petite leçon du jour, on a beau
être tous différents au départ, avec nos beaux costumes colorés, à la fin bah
on finit tous dans le même état : mouillés et crasseux ! Comme
quoi ;-)
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