vendredi 20 juin 2014

L'infernale 2014 : de la sueur et de la boue !!!


L’infernale 2014

- Samedi 14 juin… il est 8h, le réveil tente de me faire lever depuis déjà une demi-heure mais je rame un peu… la veille au soir, petit barbecue, rosé, clopes… bref un vrai repas de sportif ! Et le trac déjà qui commence à montrer le bout de son nez… l’estomac se noue et le petit dej est dur à avaler.
Allez on se motive ce matin on part pour Servant dans le Puy de Dôme. Objectif : L’Infernale* ! Une course pédestre d’environ 13 km à travers la campagne auvergnate, parsemée d’obstacles avec au choix pour le menu : boue, purin, bottes de paille, feu, arc électriques, tuyaux, palissades… etc. 


9h, petit café pour la route chez Nell, on attend le staff technique qui arrive… Lu, Jérem et bien sûr notre super chauffeur qui est là ! La pression monte un peu, on est déjà toute les 2 en tenue de sportives… avec de jolies couleurs, rouge pour Nell, orange pour moi… si ! si ! Ça a beaucoup d’importance vu que le soir, ce ne sera plus que de vagues souvenirs enfouis sous une couche de boue/purin… 

9h15 Top départ, en voiture tout le monde, direction Servant ! Je pense que tout le long du trajet, et même jusqu'à 2sec du top départ de la course nous nous sommes dit : « mais qu’est ce que je fous la ??? » !

- Après 2 heures de route, nous voila arrivés sur le site… enfin après avoir traversé la campagne auvergnate et ses petites routes complètement paumées…  Premier aperçu sur les quelques obstacles à portée de vue… le parking étant situé juste à coté d’une partie du parcours… notamment juste à coté de la fosse à purin ! Accueil sympathique, ça nous met direct dans l’ambiance. 

Aller  récupération des transpondeurs à l’accueil… près de 2 200 coureurs devaient prendre le départ, donc je ne vous dis pas la foule !

En nous dirigeant sur les chapiteaux nous avons croisé un ami à Nell, participant aussi à la course, un peu fada lui aussi… nous ne  le savions pas encore mais il finira en 189ème position sur 1879 « finisher »… mettant 1h30… contre 3h pour nous ! Dire qu’il osait nous dire qu’il n’était pas sportif, et qu’il allait ramer ! La bonne blague !!! 

Les transpondeurs récupérés nous avons décidé de manger rapidement, histoire d’éviter une course interne dans nos estomacs, à savoir quel aliment allait arriver le premier à se faire une remontée d’œsophage… beurk !
Bien entendu ce fut le parfait repas du sportif !! Burger ou saucisse, accompagné de frite… non pardon d’huile aux frites, de fromage bien gras, de sauce mayonnaise / ketchup au cas où on manque de graisse pour la course, et… d’un fruit ! Quand à la buvette... déjà les bières coulaient à flot ! En parlant de fruit pour le dessert… mieux vaut ne pas chercher à savoir ce que peux faire un « sportif » avec 2 pommes et une banane…

- Le repas avalé, la pression toujours présente… et une forte envie de prendre mes jambes à mon cou, nous avons fait un petit détour pour nous préparer… gants, crème solaire, etc. Histoire de repasser devant les obstacles près des parkings… et du plan du parcours aussi… tiens… une mare… enfin un mini étang… et le parcours qui va dedans et non pas autour… ha bon ? 

Au retour vers les chapiteaux nous avons observé les particpants se préparer aussi, des gladiateurs par- ci, des gaulois par -là, des mecs en jupe, des équipes toutes aussi loufoques les unes que les autres… et… des scotchs au pied ? Tiens ?
Sage précaution en effet que de se scotcher les pompes avant le départ, certaines ont été perdues les années précédentes et jamais retrouvées au fond des mares de boue… Bon moi je suis têtue, je n’en mets pas, mais bon, je ne suis pas un exemple de sagesse !
Avant la course...

Bref, tout ces petits  « détails » évacués nous avons fait un dernier adieu à notre staff technique, pris une ultime photo de nous deux encore propres et entières et nous avons rejoint la ligne de départ, au milieu des prêtres en robe de bure, des personnages en collants rose et vert fluo, des super héros, etc. C’est là que l’attente à commencé… en plein cagnard… les oiseaux survolant le paysage désertique, avec la petite musique type Far-West et… Ah ! non pardon, le soleil m’a tapé sur la courge je crois ! Bon les oiseaux c’était juste un hélicoptère caméra, la musique un truc pourri, et le paysage désertique… des champs auvergnats… tout de suite à la  casse le mythe ! 

Ceci dit, l’endroit s’est avéré dangereux, des mottes de terres surgies de nulle part tentaient de nous assommer, histoire de réduire la liste des participants sans doute… par ailleurs Abraracoursix arrivé en chef gaulois qu’il était, sur son bouclier porté par ses fidèles compagnons a été la cible privilégiée de ces jets intempestifs ! 

- Après une longue attente, une pression « infernale », El diablo est arrivé par la voie des airs, et nous avons pu commencer l’échauffement… version Ener’Gym… Imaginez une bande de super héros, de gaulois, gladiateurs, et autres joyeux lurons colorés effectuer en cadence squats, talons fesses et autres exercices d’échauffement… heureusement le ridicule ne tue pas ! Soudain…. Alors que nous venions à peine de finir cet échauffement rapide, le top départ à été donné… et une bande de frapadingues s’est ruée sur nous… Ah ! merde nous étions dans le mauvais sens !! Aiiie ! 

Après s’être fait piétiner, tirer par les bras, les vêtements etc, nous avons réussi à nous extiper de cette masse et courir à notre tour dans le bon sens de la course… en côte… histoire de bien commencer !
Déjà au détour de la première côte se profilaient les premiers obstacles... de la mousse au sol, relativement bien esquivée de notre part, puis une barrière de feu... franchie tout en souplesse par Nell ! Puis le premier trou boueux… nous encore toutes propres, posions avec précaution nos pied sur des mottes d’herbes histoire de ne pas trop se salir… si on avait su qu’à la fin on finirait couvertes de boue de la tête aux pieds on n’aurait pas tant fait de chichi ! 

Faut aussi préciser que non seulement nous nous sommes faites piétiner pendant le départ, mais aussi dans ce premier trou de boue… les gens, en particulier des mecs, ne se gênaient pas pour se servir d’accoudoir sur nos épaules, ou marcher sur nos pieds pour moins s’enfoncer dans la boue… c’est sûr, la galanterie c’est un concept obsolète !! L’un d’eux a même pris mon mollet pour une racine confortable… ce faisant j’ai perdu quelques centimètres de plus… m’enfonçant, et luttant pour sauver ma chaussure des méandres boueuses… 

Nous n’avions pas fait 500m que…. Ah ! Tiens une buvette !! Celle normalement réservée aux « spectateurs » mais qui a été vite prise d’assaut par notre horde de frapadingues ! J’ai même entendu quelqu’un commander une bière… tendant l’oreille dans un espoir… je me suis vite rendue compte qu’il n’y avait que de l’eau… tant pis ce sera pour dans 12.5km ! 

- De la boue, de la boue et.... du purin ! 

Et nous voilà reparties, trottant d’un bon pas vers la suite des événements… encore toute propre, ou presque… de longues chaussettes marrons au pied. Très vite nous nous sommes retrouvées face au casse patte annoncé : un dédale de virages en épingle… à la verticale ! Bien ! bien, bien…. Intense réflexion, courage (ben quoi on est des warrior) et une bonne dose de… stratégie : on va prendre le raccourci, laissons donc les mecs s’essouffler dans la côte, nous on garde des forces pour le reste de la course… raccourci déjà bien fréquenté… déjà les premiers bouchons et les coureurs du dimanche qui marchent déjà… ben ça promet !

C’est toutes fringantes et en pleine forme que nous avons abordé les bains de boue suivants, et les premières palissades… aller hop, une, deux et trois… ha ! non pas trois, celle-ci, sous l’ardeur des participants est devenue inutilisable ! Et voila que ça bouchonne encore… je me tourne vers Nell pour papoter (comme toujours) et me rends compte qu’elle est bien encadrée : deux nonnes avec une coiffe en cornette… et barbues, qui nous sourient… ben je peux vous dire que ça fait un drôle d’effet !  

Le périple se poursuit, alternant périodes de courses sur un terrain peu dénivelé, et obstacles : boue, palissades, boue, rondis, boue etc. A chaque passages dans la boue, les participants encore frais, s’adonnent au lancer de boue… de préférence à l’aveugle pour éviter les représailles. J’avoue que je m’y mets aussi… ce qui me vaut un énorme pâté sur la tête ! Pâté que je garderai sans le savoir jusqu’au retour à Montbrison ! Beurk !

Nous avons aussi droit à nos premiers barbelés, ou nous nous rendons vite compte qu’il est avantageux d’être petites et minces… c’est à quatre patte, le cul en l’air que nous franchissons sans encombre des obstacles ! Au grand dam des mecs qui rament à côté de nous. Et oui les muscles ce n’est pas toujours un atout…
Il y a un truc qui nous motive par-dessus tout avec Nell, c’est de voir que non seulement nous ne sommes pas les dernières (pour une fois) mais on double aussi d’autres coureurs… mecs compris ! Quel délice cette sensation… Red Bull donne des aiiiiiles ! Et la perspective d’une bière bien fraiche à l’arrivée aussi ! LOL
C’est couvertes de boue séchée, et après un 2e ravito, que nous sommes arrivées à la « mare »… un étang de taille moyenne, longé par un camping sur l’un de ses coté. Première épreuve : un toboggan géant constitué d’une bâche rouge et d’une aire d’arrivée boueuse… bref un casse dos garanti, suivi d’une remontée abrupte… vous n’  allez jamais me croire, mais on a choisi  le raccourci pour éviter la bâche et remonter directement la pente… comme quoi, des fois ! 

S’en est suivit un premier passage dans la flotte, bizarrement d’une température pas désagréable, même au contraire, c’était plutôt sympa, ce passage dans l’eau après la transpirée de la course et la boue séchée… un deuxième passage dans l’eau nous a permis de nager carrément pendant une petite dizaine de minutes… chaussures au pied, toutes habillées… Au bout de l’étang : un promontoire pour sauter… hop ! esquivé !!
Et nous voilà reparties en direction de la fin de la course, un dédale de zig- zag à travers les champs et le parking… ravito, boue, palissades, tuyaux, feux, etc. Bon ok, on a esquivé quelques trucs, genre les tuyaux trop serrés (claustrophobes), la paille en feu et la laine de roche... histoire de ne pas crever tout de suite, et les portiques hyper haut… faut pas non plus déconner ! Quitte à me prendre un seau d’eau boueuse par la tête, j’assume mes esquives ! Et puis entre filles on reste solidaires, soit on les fait pas, soit… l’une des deux se sacrifie… moi les tuyaux de pneu casse dos, Nell l’échelle au dessus de la marre de sable mouvant. Ben oui, selon nos « compétences » respectives… elle des bras de Dédé le camionneur, moi des fesses rembourrées ! 

Cette course a aussi été l’occasion de bien se marrer avec les participants rencontrés, croisés, doublés, ou avec qui on a partagé nos galères… fous rire garantis, vannes aussi ! On a aussi testé la solidarité des coureurs, hommes et femmes, mais hommes en particulier, se battant presque pour nous « pousser » les fesses pour franchir les obstacles en hauteur, nous rattrapant dans leur bras en bas… toujours solidaires les mecs ! (à par ceux qui nous ont piétinées au départ… m’enfin ceux là ils sont arrivés depuis au moins 2h déjà !)

Autre petite chose à remarquer aussi, de nombreux ravitos, de l’eau et des « savanes », et une trainée de verre écrasés sur 50m à la suite de chacun… faut croire que certains sont à 10secondes près !
Au cours de notre parcours nous avons aussi croisé la fameuse fosse à purin, les salauds ils auraient pu la mettre AVANT l’étang, et pas à la fin de la course ! Bon pour préciser, un enchevêtrement de poutre toutes aussi fines les unes que les autres permettaient de franchir la fosse sans se salir mais… voyant l’état glissant de celles-ci, et les applaudissements lointains entendu à chaque atterrissage dans le liquide odorant et chaud, nous avons opté pour une solution radicale : la chaussette de purin !  Simple, rapide, efficace et élégant ! 

Tiens en parlant d’élégance, une petite anecdote aussi, survenue lors de l’ascension d’un monticule de palissade : arrivée en haut, terrifiée par la hauteur, et les mecs qui s’amusaient à faire bouger l’ensemble, j’ai lâché : « Ben moi quand j’ai peur, je pète ! »…. En l’espace de quelques secondes un cercle de 2m de diamètre s’est créé autour de moi. A croire que les mecs rigolent quand ils lâchent des caisses, mais sont horrifiés à l’idée qu’on puisse faire de même ! 

Parmi les épreuves notoires, hormis se balader avec un rondin de bois, passer dans des tuyaux, esquiver des trucs de fous, marcher sur des voitures, boire dans les verres usagés des autres coureurs au ravito… une s’est avérée piégeuse. En effet arrivées à un endroit ou 2 chemins s’offraient à nous avec des bandes de corde blanches et plates, pendant en arc comme des lianes… d’un coté certains passaient debout, évitant les cordes, de l’autre en rampant… 2 solutions pour passer l’épreuve donc. Nell confiante, s’y risqua la première, debout ! Mauvaise idée, les corde étaient en réalité des fils électriques… résultat c’est en rampant au sol que nous avons franchi l’obstacle, et tant pis pour la boue et les égratignures ! Et cette fois pas moyen de laisser dépasser son cul, on serre les fesses et on rase le sol ! 

- L'arrivée:

Enfin la ligne d’arrivée, dans 500m et quelques épreuves encore, dont un passage dans une mare d’eau boueuse avec des planches à 10cm au dessus… autant dire que si les cheveux avaient survécu à la boue jusqu’ici (hormis le fameux pâté)… ben là plus de jaloux ! Et hop ! au passage un petit échantillon gustatif de ce liquide brunâtre… mmh ! Et ça croque sous la dent en plus ! Enfin dernier virage, et la ligne d’arrivée, deux trois trucs à franchir, une lance à incendie à éviter et c’est fini !!! Petit gâteau, chocolat chaud… et on file récupérer nos tee-shirt de finisher ! (Ratant au passage les bacs d’eau prévu pour se débarrasser de la boue… les boulets !) 

On l’a fait !!! Dur, mais franchement je me suis rarement autant fait plaisir sur une course !! A refaire sans modération ! 
Après...


Pour la petite histoire de l’après course, nous avons donc retrouvé notre assistance… accoudée au bar, une mousse à la main, cramée pour certains, boueux pour d’autres (hé oui pas de jaloux)… et ceux qui avaient eu le malheur d’être encore propre ont eu droit à leur petit câlin de l’arrivée of course ! Nous avons bien tenté un passage aux douches, mais à 10° non merci ! C’est à la bouteille de volvic que nous avons décrassé nos corps fourbus, afin d’enfiler des vêtements secs. (Merci Jérèm et son idée de douche improvisée avec les bouchons de bouteille) ! 

Bref pour conclure sur cette journée infernale, une course de dingue, des fous rires, de la boue, de la solidarité, une assistance de choc, une partenaire en or… heu ? en boue, et une super organisation ! Et pour la petite leçon du jour, on a beau être tous différents au départ, avec nos beaux costumes colorés, à la fin bah on finit tous dans le même état : mouillés et crasseux ! Comme quoi ;-)

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